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Règles d'hygiène et nettoyage des surfaces en maisons de retraite

Menfenil - Le nettoyage des surfaces en maisons de retraite

La crise du Covid-19 l’a dramatiquement confirmé, les personnes âgées ont une santé fragile. Lorsqu’elles vivent en EHPAD ou en maison de retraite, elles encourent le risque d’une contamination croisée, c’est à dire du déplacement ou du transfert physique non intentionnel d'un danger de nature biologique, chimique ou physique d'une personne, d'un objet ou d'un lieu à un autre. 

Au-delà des précautions standard comme l'hygiène des mains, ou le port de vêtements de travail et EPI appropriés par le personnel, un nettoyage efficace des sols et des surfaces est un facteur déterminant du maintien d’une hygiène stricte.

Les responsables d’établissements, publiques comme privés, ne doivent pas hésiter à investir dans la formation de leurs équipe, surtout que dans les maisons de retraite et EHPAD, les agents d'entretien doivent souvent être polyvalents et assurer le bio-nettoyage, la stérilisation, la restauration et parfois même la blanchisserie ou le brancardage.

 

LES PERSONNES ÂGÉES PLUS À RISQUE QUE LE RESTE DE LA POPULATION

Si les EHPAD et maisons de retraites doivent être considérés comme des lieux de vie et de convivialité, ce sont aussi des lieux de soins et d’accompagnement de fin de vie qui doivent prendre en compte le risque infectieux au regard de la fragilité des personnes âgées.

En effet, les personnes âgées sont plus sensibles aux infections du fait de la diminution de leurs défenses cutanées et immunitaires, de la dépendance ou de maladies chroniques associées qui constituent des facteurs favorisants. 

De plus, ces infections chez les personnes âgées entraînent plus fréquemment des risques de décès ou de complications nécessitant une hospitalisation avec le corollaire d’une perte d’autonomie qu’il sera ensuite difficile de récupérer. 

Enfin, le risque infectieux en établissement d'hébergement est majoré par la vie en collectivité qui facilite la propagation des infections, par la multiplicité des intervenants (professionnels salariés ou libéraux, animateurs, associations, familles et visiteurs) qui peuvent transmettre des infections « banales » (grippe, gastro-entérites) mais aussi par l’environnement des résidents, qui peut être vecteur d’infections si les mesures d’hygiène et de prévention ne sont pas respectées.

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LES PROTOCOLES DE DÉCONTAMINATION EN MAISONS DE RETRAITE

Les protocoles de décontamination et de désinfection en vigueur dans les établissements privés et publics d’hébergement pour personnes âgées sont stricts. C’est le CPIAS (Centre d’Appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins) qui encadre les différentes procédures. 

Ces établissements comptent différentes zones, lesquelles ne présentent pas le même degré de risque infectieux. Ainsi, dans les chambres, salles de bain et réfectoires, la désinfection doit être faite selon un protocole strict, tandis que les bureaux d’administration et le couloir d’accueil peuvent être nettoyés selon des techniques de ménage “classiques” car le risque infectieux y est relativement faible. 

Dans les zones les plus à risque, il est de la responsabilité des chefs d’établissement de proposer une méthode qui garantisse :

- une propreté visuelle des locaux pour assurer le confort du personnel et des résidents,

- une stratégie en termes de prévention et de maîtrise du risque infectieux lié à l’environnement,

- la prévention auprès du personnel de risques professionnels chimiques et de troubles musculo-squelettiques (TMS),

- l’usage raisonné des matériels et des produits biocides pour un développement durable.

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Qui fait quoi ?

Le responsable de la fonction entretien des locaux, en collaboration si possible avec un professionnel hygiéniste (équipe mobile d’hygiène/équipe opérationnelle d’hygiène/référent prévention des infections associées aux soins/Centre d’appui à la prévention des infections associées aux soins en région - CPias… ) élabore un cahier des charges. Ce document définit l’organisation, la méthode, les produits et les résultats attendus de l’entretien des locaux réalisé en interne ou via un prestataire externe. Le responsable veille à la formation et la professionnalisation des agents, organise et suit les activités conformément au cahier des charges préalablement établi.

L’agent d’entretien applique les protocoles validés (application des précautions standard (PS) et consignes de sécurité). Il est formé de manière appropriée à l'utilisation de son chariot de nettoyage et il suit les instructions du fabricant pour tous les produits de nettoyage et de désinfection (la concentration de produit, la méthode d'application et le temps de contact).

Comment ?

Les agents doivent procéder au nettoyage et/ou à la désinfection de l’environnement proche du résident, des surfaces fréquemment utilisées (poignées de porte, sanitaires…) ainsi que des locaux (sols et surfaces) selon les procédures et fréquences adaptées. 

Le protocole d’hygiène doit définir les méthodes d’entretien introduisant l’usage raisonné des détergents et des désinfectants. 

Enfin la Règle d’Or à appliquer dans toutes les situations  : on nettoie toujours de haut en bas et du plus propre au plus sale.

Où ?

Zone I - zones à risque faible de contamination 

Il s’agit de sites normalement propres, non propices au développement et à la multiplication des micro-organismes exposants à un risque infectieux (chambre individuelle de résident autonome sans soin et sans trouble cognitif, pharmacie, zone de stockage de linge propre, bureau administratif, salle d’attente des familles, etc...).

Zones II & III - zones à risque modéré ou élevé de contamination 

Il s’agit de sites réservoirs de germes tels que les blocs sanitaires, locaux d’utilité sale (déchets et linge sale), le local ménage, le local vidoir, l’ infirmerie ou la salle de soins, et de lieux où se déroulent des activités collectives (restauration, animation, rééducation, piscine,  etc...)

Quand ?

Désinfection quotidienne des surfaces hautes à risque de contamination manuportée, voir même plusieurs fois par jour au besoin, selon la fréquentation du lieu (rampes de maintien, boutons d’ascenseur, etc...) 

Balayages électrostatiques des sols quotidiens avec des franges microfibre électrostatiques.

Désinfection hebdomadaire pour les lieux de stockage propres et administratifs. 

Décontamination à la demande, et au minimum une fois par semaine pour le lavage des sols. Toute surface souillée par du sang ou des liquides physiologiques doit être immédiatement nettoyée.

Avec quoi ?

Il en va de la responsabilité du chef d’établissement de mettre à disposition des locaux, du matériel et les produits nécessaires au respect des protocoles.

Aujourd'hui, au-delà du balayage humide de la pièce à l’aide d’un balai trapèze et de gaze, la méthode préconisée aux établissements de santé, de soins et d’hébergement de personnes âgées est celle de la pré-imprégnation de franges et lavettes en microfibres

La microfibre est sans doute l’outil le plus efficace pour déloger la saleté et la poussière. Sa composition et sa texture permettent de retirer efficacement les résidus et l’humidité nécessaires à la survie des micro-organismes.

En amont du nettoyage, ces franges et lavettes sont imbibées de la juste dose de solution. Lorsque l’agent d’entretien nettoie les surfaces, il n’a plus qu’à les prendre et à les utiliser. Une fois qu’elles ne contiennent plus d’eau, l’agent les remplace.

Les lavettes respectent un code de couleur, ce qui permet d’éviter qu’un même chiffon ne soit utilisé sur plusieurs surfaces ou dans plusieurs pièces, limitant ainsi la contamination croisée. 

Les outils (raclettes, balais, seaux, etc…) doivent permettre à l’agent d’atteindre des surfaces hautes ou de ramasser des déchets au sol sans avoir à se baisser. Ils doivent être ergonomiques et sécuritaires.

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Quel suivi ?

Il est recommandé de mettre en place des contrôles de qualité visuels de la propreté, des évaluations de pratiques professionnelles et un suivi d’indicateurs (consommation des produits, de l’eau, troubles musculo squelettiques (TMS), chutes, satisfaction du résident et des usagers).

L’application systématique de ces règles de bonnes pratiques de base par l’ensemble des professionnels intervenant auprès des personnes âgées, la sensibilisation des résidents et de leur entourage, doivent permettre d’assurer l’environnement sécurisé que nous devons à nos aînés.

Pour plus d’informations, consultez les fiches pratiques et techniques du CCLIN (Centre de coordination des comités de lutte contre les infections nosocomiales) sur La maîtrise du risque infectieux en EHPAD ou le Guide de bonnes pratiques pour la prévention des infections liées aux soins réalisés en dehors des établissements de santé du Ministère de la Santé.

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